Jean Massiet, le streamer qui veut nous rendre accros à la vie politique

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Capture d’écran.

Derrière ses lunettes rondes et ses chemises bien repassées d’habitué des cabinets politiques, se cache un geek de 28 ans qui a une ambition : devenir le Thierry Roland de la politique. Mais à l’ère de Twitch.

« Demain, j’annonce à tout le monde que la chaîne change de nom, et du coup j’en profite pour faire une grosse mise-à-jour : nouveau site internet, nouveau logo, nouvelle présentation. » Dans son petit appartement cosy situé à quelques mètres des Grands Boulevards de Paris, Jean Massiet aime recevoir : il y est comme un poisson dans l’eau. Il faut dire que depuis septembre 2015, ce collaborateur politique de Colombe Brossel, adjointe à la maire de Paris, y passe beaucoup de temps.


Une chaîne YouTube qui décolle

Chaque mardi et mercredi après-midi, après le boulot, il doit attraper un bus (et un sandwich) en vitesse pour rejoindre ce qui lui sert de studio. Armé d’un attirail de professionnel (fond vert, micro-casque à 500 euros, ordi de gamer construit lui-même), il commente les débats à l’Assemblée nationale, ou plus précisément les Questions d’actualité au gouvernement (QAG), en direct sur YouTube.

Si sa chaîne a stagné à une dizaine de spectateurs pendant des mois, un récent article publié dans L’Obs l’a faite décoller. Elle compte aujourd’hui plus de 1 700 abonnés, 32 800 vues et rassemble régulièrement près de 100 personnes pendant chaque stream. Mais ce soir, Jean semble aussi content que préoccupé : « La Vie publique » va devenir « Accropolis ».

L’administration « incapable de comprendre l’innovation web »

«En terme de communication, changer le nom d’un projet six mois après sa naissance, c’est l’horreur. Mais je n’ai pas le choix », déplore-t-il.

En fait, ce sont les services du Premier ministre qui, par lettre recommandée, ont exigé qu’il change le nom de sa chaîne. Plus exactement, la Direction de l’information légale et administrative (Dila), qui gère, entre autres, la Documentation française, le Journal officiel et un portail d’information sur « les grands sujets qui animent le débat public », que l’on trouve à l’adresse… vie-publique.fr« On n’a rien contre lui » assure Florence Martini, coordinatrice de ce site internet. C’est simplement une protection du nom. »

« Sur le fond, ils ont ce site depuis longtemps, je peux comprendre qu’ils tirent la tronche », concède le jeune homme, à qui vie-publique.fr a donné un bon coup de main durant ses années d’étudiant en droit et en affaires publiques. C’est plutôt la méthode qui le met en rage :

« Cette manière d’envoyer un courrier, ça en dit tellement long, malheureusement, sur l’incapacité pour l’administration de comprendre l’innovation web. Pas un mail, pas un coup de téléphone, pas une proposition de se rencontrer, quitte à ce qu’on discute aussi du problème de nom.»

Il avait même pensé, à l’origine, à collaborer avec les services publics. Ca semble mal parti…

Depuis le début, « La Vie publique » est, pour son créateur, « un projet d’intérêt général » . L’idée est née en février 2015, au lendemain des attentats de janvier et du rassemblement citoyen qui a suivi :

«Un jour, avec un pote autour d’une bière à Saint-Denis, on débattait encore une fois de cette démocratie qui n’en finit plus de nous décevoir. On était d’accord sur le constat que la politique est incompréhensible pour ceux qui ne font pas partie du petit landerneau parisien des collaborateurs politiques, juristes, journalistes ou encore militants.»

Ce « pote » s’appelle Mehdi Arfaoui, doctorant à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Tous les deux ont travaillé, depuis cette conversation de février 2015, sur deux projets différents  sans vraiment se concerter. Mehdi fait partie de l’équipe qui lancera bientôt le portail Débats.co, qui, « pour un débat donné », proposera « une cartographie qui fait la synthèse des positionnements de différentes personnalités publiques » (la version bêta est pour bientôt).

5 000€ investis pour commenter comme un pro

Fan absolu du streaming de jeux vidéo – et groupie autoproclamé d’un streameur français du nom de Zerator aka Adrien Nougaret – Jean, lui, avait confié à son ami une idée pour joindre l’utile à l’agréable :

«C’est difficile de parler de politique quand on ne maîtrise pas son vocabulaire et ses codes. Du coup, ce jour-là, j’ai lâché : ‘Il faudrait vraiment qu’il y ait des commentaires en direct des débats politiques, pour les enrichir d’un apport nouveau.»

Banco ! Un peu désenchanté de son travail d’alors comme plume de Marisol Touraine, le jeune politico-geek se lance dans l’aventure et rédige un simple document Word, sur lequel il couche toutes ses idées.

«Assez rapidement, ce sont les QAG qui sont venues en premier. C’est un exercice intéressant : c’est visuel et c’est une bonne porte d’entrée pour parler des sujets d’actualité sous un angle politique.»

En juillet, il quitte le cabinet de la ministre de la Santé et décide de s’enfermer tout l’été pour se concentrer sur son projet. Objectif : être prêt à la rentrée de septembre, reprise des QAG à l’Assemblée nationale.

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Bien que ses amis l’aient peu vu cet été, Jean a eu largement de quoi s’occuper : il a investi 5 000 euros « sur fonds propres » dans du matériel professionnel, a voulu monter une entreprise, puis a abandonné cette idée.

«Ca n’a absolument aucun sens de créer une boîte quand on n’a pas de modèle économique ».

Il s’est également fait lâcher par son graphiste, puis par son web designer et a testé ses qualités de commentateur incognito sur Twitch, la première plateforme de streaming vidéoludique. « L’un des gros challenges – et je pense que je l’avais un peu sous-estimé au début – c’était ma capacité à animer une émission », souligne-t-il. Il a aussi contacté l’association Regards Citoyens, qui lutte pour l’open data des pouvoirs publics, et quelques membres ont accepté de le rencontrer dans un café parisien pendant l’été : « On a vite compris qu’on avait des choses à faire ensemble », raconte aujourd’hui le streameur.

C’est ainsi que Benjamin Ooghe-Tabanou, ingénieur et militant de Regards Citoyens, lui a concocté un petit outil pour afficher automatiquement quelques informations sur les députés qui apparaissent à l’écran.

L’application « Direct Parlement » développée par Regards Citoyens

En septembre, le premier objectif fut atteint, puisque « La Vie publique » avait sa page Facebook, son compte Twitter, sa chaîne Twitch et sa chaîne YouTube (pour y poster les vidéos après le stream) et, surtout, bien qu’encore hésitant et n’arborant pas encore ses chemises unies, le commentateur Jean Massiet était bel et bien au rendez-vous pour la rentrée parlementaire… avant les députés eux-mêmes d’ailleurs, car Jean ne connaissait pas l’existence de la « rentrée parlementaire », première semaine pendant laquelle il n’y a pas de QAG. Tant pis, il se cale tout de même derrière son bureau, déroule le fond vert et commence à commenter une rediff des dernières QAG de l’été sur Twitch. « Attaque en règle de Christian Jacob, qui rentre dans la surface et but ! »

Le streameur s’amuse déjà à lire les quelques commentaires qu’il reçoit sur le chat de la plateforme vidéoludique alors que Christian Jacob, président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, attaque le ministre de l’Agriculture sur la crise du secteur. Mais Jean connait un peu les députés et y va aussi de son propre commentaire, plus pertinent : « Christian Jacob, député de Seine-et-Marne, qui, je le rappelle, est agriculteur. Sur ce sujet-là, ça fait partie des rares députés qui s’y connaissent vraiment. »

Contre le cumul des mandats et la professionnalisation de la politique

Une ancienne plume de Marisol Touraine qui fait un compliment à Christian Jacob, proche de Jean-François Copé ?

« Je suis de gauche, mais je mets un point d’honneur à ne pas faire une chaîne de gauche, rétorque Jean. Pour moi, c’est très important que des gens de droite puissent regarder mes lives et les apprécier. Parfois, quand certains députés de droite appuient là où ça fait mal au gouvernement, je suis obligé de dire : ‘Il ou elle a raison. D’ailleurs, ça se sent rien qu’à voir la tête de Valls.»

Quand il enlève son casque et s’éloigne de ses écrans, il n’a pas de mal à dire qu’il « adore » André Chassaigne, député communiste « à l’ancienne, très IIIe République » du Puy-de-Dôme et président du groupe Gauche démocrate et républicaine, qu’il a été « agréablement surpris » par les députés centristes et radicaux – « Je découvre que ce sont des gens qui parlent tout le temps d’Europe » – mais aussi par Stéphane Le Foll, « que je trouve extrêmement pointu sur l’agriculture ».

Bien sûr, les chatteurs lui demandent régulièrement son avis sur telle personne ou tel sujet d’actualités, mais il se borne à rester dans le factuel et répond souvent à ces curieux, le sourire aux lèvres : « On s’en fout, en fait, de ce que je pense. »

«Il est hors de question que ce soit moi qui vous dise pour qui voter, je n’essaierai jamais d’influencer votre opinion, écarte-t-il. Sauf, c’est vrai, sur certaines de mes marottes : le non-cumul des mandats, la participation à la démocratie (il s’est associé au projet Parlement & Citoyens du collectif Démocratie Ouverte, qui propose aux citoyens de faire la lois avec les parlementaires, ndlr), le renouvellement de la politique. Mais c’est un peu dans l’ADN de mon projet.»

S’il a voulu rejoindre l’univers des cabinets politiques après un long parcours de militant associatif (Jets d’encre, Animafac, Réseau national des junior associations…), il dénonce farouchement la professionnalisation de la politique. « Je pense que tous les petits blancs-becs comme moi, à peine sortis de l’école et déjà en responsabilité, faisons du mal à la politique. C’est aussi un peu pour ça que je quitte ce métier-là », lâche-t-il, avant de nuancer son propos :

«Mais derrière le côté jeunes requins avec les dents longues, il y en a aussi beaucoup qui sont passionnés de politique et de débat.»

Le streameur, qui se désole à l’écran que certains députés soient toujours là depuis parfois vingt ou trente ans, aimerait ainsi être celui « qui met en lumière » ces jeunes de l’ombre que sont les attachés parlementaires, conseillers en communication et autres collaborateurs politiques.

Une heure pour préparer chaque émission

Bien sûr, même pour quelqu’un qui baigne dans les cabinets politiques parisiens depuis plus de trois ans, il faut bosser un peu pour être au fait de l’actualité et connaître toutes les ficelles de l’Assemblée et toutes les pratiques usuelles des QAG :

« Quand c’est un président de groupe qui pose la question, c’est une tradition républicaine que ce soit le Premier ministre qui lui répond. » En amont, en s’informant – « J’ai mon petit rituel café du matin : Le Figaro, Libération, La Matinale du Monde, Rue89, L’Obs«  – mais surtout en préparant des fiches sur les députés et sur les sujets qui vont être abordés. Problème : la liste des orateurs n’est publiée qu’une heure avant les QAG, et les sujets abordés sont « le secret le mieux gardé de la République », sourit Jean.

Donc même s’il s’est arrangé avec son employeur pour avoir deux après-midi de libres par semaine, le jeune homme a besoin d’aide dans cette période cruciale de pré-QAG. Alors, pendant qu’il avale son sandwich dans un bus parisien

 « Nous sommes quatre petites mains sur un Google Doc à chercher des infos sur les députés (le cumul des mandats, ce qu’il font dans la semaine…) et à essayer de trouver des infos un peu croustillantes sur les cinq orateurs que nous nous répartissons, afin que Jean puisse les lire à l’antenne », raconte Baptiste Javary, ami de master du streameur, mais surtout doctorant en droit public, qui participe à « Accropolis » depuis la bibliothèque parisienne où il prépare sa thèse en déontologie parlementaire.

Et, à 15h pile, ou même avant, c’est au tour de Jean de prendre l’antenne. Aujourd’hui, il a recruté ses plus fidèles followers comme modérateurs du chat, mais jusqu’ici, il gérait tout : le flux vidéo du site l’Assemblée nationale pas toujours très stable, les commentaires, l’interaction avec le chat, ses notes sur les députés et l’actu, le dispositif d’affichage, le logiciel fabriqué par Benjamin Ooghe-Tabanou. Beaucoup pour un seul homme. Surtout qu’aujourd’hui, il doit faire tout ça sur YouTube, qui « n’est pas une plateforme de streaming », désespère-t-il, avant d’ajouter :

«Et même en plateforme de VOD, elle est mauvaise. C’est simple, on est en 2005 : ce n’est pas adaptatif, ils n’ont pas une API ouverte (interface de programmation, ndlr), sur laquelle des programmeurs peuvent développer des trucs, assène le streameur. Par exemple, sur mon site internet, je peux intégrer mon lecteur YouTube mais pas le chat à côté ! Le seul avantage de YouTube, c’est que tout le monde est dessus.»

Banni de Twitch

Et pourtant, depuis son quatrième live en septembre 2015, Jean Massiet n’a pas le choix :

 « Ma chaîne a été bannie de Twitch, s’agace-t-il encore aujourd’hui. J’ai reçu un mail officiel me disant que, compte tenu du non-respect de la charte qui demande que le contenu soit en rapport avec le gaming, j’étais suspendu vingt jours. J’ai réussi à obtenir le contact d’un responsable francophone de Twitch – grâce à Zerator – qui a vu mon projet et m’a dit : ‘C’est plutôt cool ce que tu fais. Malheureusement, tu es hors-charte, c’est non négociable.’»

Bien embêté, ce responsable de cette plateforme rachetée par Amazon pour 970 millions de dollars en 2014 lui a conseillé de recueillir des soutiens de poids, comme celui de l’Assemblée nationale elle-même, par exemple. Pas gagné, car pour l’instant, Jean n’a jamais eu aucun retour d’un député ni des pouvoirs publics (à part la Dila). Pourtant, « j’ai regardé les stats publiques de l’entreprise Twitch, c’est du 15-25 ans – malheureusement ce sont essentiellement des garçons… Mais c’est vraiment le public auquel je voudrais m’adresser ! », enrage-t-il.

De Twitch, il a néanmoins gardé le ton informel, les blagues parfois puériles (les chatteurs offrent régulièrement un « point coiffure » ou un « point cravate », pendant lesquels ils s’amusent, avec Jean, à commenter le style vestimentaire de certains députés) et les références geek – « Est-ce que vous êtes allés voir Star Wars ? », lance Jean d’un air guilleret à son chat avant les QAG du 16 décembre 2015, date de sortie du septième opus de la saga en France. « En fait, je veux que celui qui vient sérieusement parce qu’il veut regarder les QAG puisse y trouver son compte, mais aussi que celui qui n’aime pas trop la politique puisse quand même rester sur le live », résume-t-il.

Les QAG, seulement la première pierre à l’Accropolis

Mais cette proximité avec les viewers sert aussi son objectif citoyen : au fur et à mesure de ces séances, il explique aux néophytes ce que sont les « questions Chupa », ces interventions flagorneuses des députés de la majorité qui permettent aux membres du gouvernement de dérouler leur action sur un sujet donné. Il décrypte le côté « cour de récré » souvent critiqué de ce théâtre que sont les QAG, quand les députés qui se massent derrière un orateur pour former une grappe et apparaître à l’écran, par exemple, où lorsqu’on voit Lucien Degauchy, député Les Républicains de l’Oise, qui porte toujours des vestes très colorées pour être plus visible à l’écran. « Regards Citoyens trouve un peu dommage que le travail de Jean se résume aux Questions au gouvernement, regrette Benjamin par téléphone, car c’est la partie du travail parlementaire la moins intéressante, c’est juste le cirque. »

Justement, Jean Massiet, qui comprend cette critique, compte développer sa chaîne bien au-delà des QAG. Bientôt en fin de contrat, il se consacrera « à plein temps » à « Accropolis » à partir de mai prochain et a de grandes ambitions. Tout d’abord, il veut laisser tomber les vidéos enregistrées à vocation pédagogique et probablement celles des récaps QAG, qu’il enregistre rapidement après son live :

«Ils ne marchent pas très bien, et sur ce créneau-là, je suis en concurrence avec des médias qui ont beaucoup plus de moyens que moi, je ne peux pas jouer sur le petit buzz de l’après-midi car Le Petit journal ou Le Lab d’Europe 1 postent des vidéos beaucoup plus vite que moi.»

A choisir, Jean Massiet préfèrerait organiser des débriefs en plateau ou en duplex avec des députés, des collaborateurs politiques – « mais j’ai appris que Skype était interdit à l’Assemblée nationale, dommage ! » – ou même des chercheurs en sciences politiques. Bref, privilégier les plateaux en direct. Ces derniers jours, il pestait de n’avoir pas pu réagir assez vite pour inviter les YouTubeurs à l’origine du mouvement #OnVautMieuxQueCa, faute de personnel et de temps.

S’il n’écarte pas d’étendre son champ de couverture des débats publics hors du Palais Bourbon (Sénat, Parlement européen), sa ligne de mire, c’est 2017 et l’élection présidentielle. Il voudrait organiser des « séances de coaching citoyen » : « Un an avant, on se donne rendez-vous une fois par semaine pour faire le point sur la campagne, quel candidat en est où, etc. Et si on peut éclaircir les points d’opposition entre les candidats, c’est top ! » A terme, il voudrait proposer une vraie grille des programmes, à l’image des chaînes Twitch communautaires qu’il regarde, comme O’Gaming, Millenium ou Eclypsia.

Mais pour ça, il faut que la projet « Accropolis » se professionnalise, que Jean ne soit plus tout seul et même, son rêve, qu’il « salarie des gens ». C’est pourquoi, sur son nouveau site internet, Jean Massiet a ajouté une possibilité de faire des dons – pas de crowdfunding, il préfère aller chercher du mécénat et des subventions et laisse sa porte ouverte aux médias intéressés. S’il a laissé tomber l’idée de monter une entreprise et va prochainement fonder une association pour articuler ce projet ambitieux, il « assume » n’avoir opté pour aucun modèle économique à ce jour.

Mais le futur ex-collaborateur politique a quelques numéros dans son répertoire : il a prévu de rencontrer Jean-Luc Porcedo, le directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, pour voir comment peuvent l’aider les institutions, ainsi que Benoît Thieulin, l’ancien président du Conseil national du numérique, pour éventuellement le « mettre en relation avec des écosystèmes ». Quoi qu’il en soit, malgré les nombreuses embûches qu’il a rencontrées durant les premiers mois de son projet, Jean est confiant et sûr d’une chose, le streaming en direct va devenir the next big thing : « Je pense que la hype YouTube est en train de retomber et je vois naître une hype pour le streaming, avec Twitch ou encore Periscope. »

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